Pick up 2 of the Chapels, for a full day tour, the village where they are built will be visited at the same time
Le Cannet : Saint Sauveur par Théo Tobiasse
La chapelle Saint-Sauveur était l'ancien beffroi du Cannet dont la construction remonterait au XVIème siècle et aurait perdu son aspect primitif. Depuis 1989, cette chapelle sauvée d'une ruine probable a été restaurée.
Rendre vie à cet édifice et lui écrire une histoire a été la préoccupation principale de Tobiasse. Il a ouvert ce lieu à l'œcuménisme et a choisi pour thème : 'La vie est une fête'.
Tobiasse traduit ici la vie, la fête en fusion, la nostalgie profonde, la spiritualité de l’âme. La couleur entremêlée structure cette composition monumentale.
La calligraphie évoque l’univers de l’artiste. Elle est utilisée comme une image poétique, elle complète les formes et suscite les pensées. L’édifice se trouve magnifié par une mosaïque qui en souligne l’entrée. A l’intérieur, la lumière filtrée par les vitraux invite à la contemplation
Vallauris : La Guerre et la Paix par Picasso
Les deux œuvres de Picasso, La Guerre et La Paix, sont installées dans la chapelle du château de Vallauris en 1959. Le choix par Picasso de la chapelle pour l'édification de son temple de la Paix s'inscrit dans un mouvement de redécouverte de l'art sacré, qui connaît un indéniable engouement dans les années 50.
Pablo Picasso, conscient du profond symbolisme du lieu et séduit par les rigoureuses proportions de l'austère bâtiment, choisit la chapelle du château de Vallauris.
La Guerre, montée sur un char antique, déploie son cortège de malheurs, avant d'être arrêtée par la justice au bouclier orné de la célèbre colombe.
La Paix associe la figure du funambule, qui exprime le fragile équilibre, à celle d'une famille qui, sous un oranger, jouit du bonheur calme de l'été. L’ensemble constitue un double manifeste, politique et esthétique.
Après 1957, Picasso ajoute aux deux panneaux initiaux une troisième composition sur le thème des quatre parties du monde se réunissant autour le la colombe de la paix.
Vence : Chapelle du Rosaire par Henri Matisse
En 1951, alors qu'il vient d'achever le dernier grand chantier de sa vie, la chapelle du Rosaire à Vence, Matisse résume en quelques mots près de cinquante ans de travail: 'Cette chapelle est pour moi l'aboutissement de toute une vie de travail et la floraison d'un effort énorme, sincère et difficile'.
La longévité de son activité n'a pour équivalent que celle de Picasso, son contemporain, mais à la différence de ce dernier, Matisse a constitué une œuvre qui n'obéit qu'à une seule idée, la recherche d'un équilibre des couleurs et des formes, qu'il parvient à la fin de sa vie à imprimer à la matière, mais comme il y insiste lui-même, non sans effort.
Grâce à la Sœur Jacques-Marie, qui est son infirmière à partir de 1941 jusqu'à son entrée au couvent et qui l'introduit auprès de sa congrégation, Henri Matisse crée l'aménagement de la Chapelle du Rosaire destinée aux sœurs dominicaines de Vence. L'ensemble est conçu comme une recherche d'équilibre entre les couleurs et la ligne, au sein d'une architecture entièrement blanchie à la chaux, qui symbolise la réunion de toutes les couleurs mais rappelle aussi l'habitat méditerranéen traditionnel.
Le toit bleu et blanc du clocher, les vitraux sobrement colorés, réalisés à partir de gouaches découpées, sont contrebalancés par les lignes noires du clocher et des trois fresques intérieures sur fond blanc, représentant le Chemin de croix, une Vierge à l'enfant et un Saint Dominique.
Villefranche : Chapelle Saint Pierre par Jean Cocteau
La décoration de la Chapelle Saint-Pierre, joyau de l'art mystique moderne, fut un rêve longtemps caressé par Jean Cocteau, un projet qu'il porta pendant plus de dix ans, avant de lui consacrer, en 1957, des mois d'un travail inspiré, auquel participèrent également les artistes de Villefranche, céramistes ou tailleurs de pierre guidés par son génie. La première messe y fut célébrée le 30 juin 1957.
L'oeuvre partage avec les créations de l'art roman la ferveur la plus humble et l'expression de la foi la plus dépouillée.
Elle évoque à la fois la vie de l'apôtre le village cher à l'enfance de l'artiste, son amitié pour les pêcheurs auxquels elle fut offerte, et dont il dessina les filets sur les murs et les voûtes, comme pour nous rappeler que Dieu, lui aussi, pêche les âmes.